Histoires (légères) dans les transports

Plusieurs épisodes authentiques dans les transports dans lesquels vous vous reconnaîtrez peut-être (pas).

Laurine Falk, publié le 02 décembre 2021

Vous prenez toutes et tous les transports publics et bien souvent, c’est lorsque c’est bondé. Je ne m’en plains pas, c’est cool de faire un geste pour la planète, de ne pas rester coincer dans les bouchons (quoique le trafic ferroviaire Lausanne-Genève a l’air épouvantable ces temps…) et entre autres, de ne pas payer un parking. Néanmoins, j’ai de bonnes anecdotes grâce à ces trajets. Voici mes quelques histoires dans les transports publics de Suisse.

Pour plus d’informations sur ce qu’il s’est passé sur les voies CFF + pour (parfois) payer moins cher un ticket de transport en Suisse : voir au bas de la page 👀

L’expression « être aux aguets » n’est pas à négliger

Pour commencer, je pense que vous avez déjà eu affaire à la personne qui sent mauvais, mais qui n’en a pas vraiment l’air (bien que je ne sache pas trop à quoi j’aurais dû visuellement m’attendre). C’est assez frustrant de se dire, une fois que je suis bloquée du côté de la fenêtre dans le bus, que c’est probablement parce que je lui ai souri qu’elle est venue à côté de moi. Maintenant, je suis coincée et résolue à devoir faire de l’apnée jusqu’à mon arrêt qui semble, sur le moment, très lointain.

Note à moi-même, se méfier des gens qui n’ont pas l’air d’avoir une mauvaise odeur.

La personne mécontente, parfois c’est moi

En parlant de bus, l’autre jour il m’est arrivé une histoire folle! Un garçon de mon âge, n’était assis qu’à moitié sur le siège et me semblait très inconfortable, sûrement parce qu’il ne voulait pas me gêner. Je lui ai dit qu’il pouvait s’assoir sans soucis et qu’il n’y avait pas de problème pour moi si nos vestes se touchaient. Cela m’a à la fois choquée et à la fois fait plaisir. En effet, j’ai l’habitude de devoir m’imposer pour pouvoir m’assoir, ou simplement pour ne pas que la personne à côté ou en face de moi s’étale et prenne ma partie du siège sans raison. Peut-être que vous avez déjà entendu le terme manspreading ? C’est un concept développé cette dernière décennie qui soulève le problème de l’étalement masculin dans les transports public. Effectivement, la plupart du temps ce sont les hommes qui prennent plus de place, mais les femmes peuvent aussi être sujettes.

Personnellement, je le vois souvent et je le combat à ma manière en n’hésitant pas à revendiquer corporellement ma place. En général, je reçois de gros soupirs désespérés, mais au moins je peux m’assoir. Mon ticket n’est pas moins cher parce que je laisse deux places à une personne. Parfois il faut s’imposer, même si cela veut dire se forcer car on n’en a pas l’habitude.

Pour plus d’informations sur le manspreading, voir au bas de la page 👀

Icône créée pour les transports en commun à Madrid
Pardon, j’exagère légèrement avec ce gif.

L’épisode le plus anecdotique

Le plus inattendu, c’est l’histoire du jour où j’ai rencontré Alex. Je rentrais chez moi en train, un jour de semaine, vers 17 heures. Il y avait pas mal de monde et un vieux monsieur avec une énorme valise était assis sur la banquette d’à côté. Tout d’un coup, il s’est mis à tousser, tousser et tousser. Les gens ne le regardaient même pas, personnellement, j’ai bien cru que j’allais être celle qui allait appeler le 144. Je vous avoue que j’ai un peu paniqué, et bien que ce fût encore la pandémie, j’ai décidé de lui sortir de l’eau : «Vous en voulez m’sieur?!», j’ai crié en brandissant ma bouteille d’Evian où il ne restait que deux centimètres d’eau qui traînait depuis midi. À mon plus grand étonnement, il m’a arraché la bouteille des mains et à tout bu.

Il est d’abord resté calme, il se remettait sûrement d’avoir été à deux doigts de subir la position latérale de sécurité. Puis, grognon, il a médit les pauvres gens autour, de manière à se faire entendre par tout le wagon, je cite : «Actuellement, les gens s’en foutent des autres, c’est des c*, vous mademoiselle, vous êtes rare». Évidemment, j’étais très mal à l’aise. Je venais de rencontrer un sacré spécimen, mais très vite, il a changé d’humeur et m’a raconté ce qu’il faisait là. C’est comme ça que j’ai rencontré Alex, 75 ans, originaire d’Irlande, qui rentrait chez lui après une visite en Australie chez l’une de ses trois filles qui venait d’accoucher. Au fil de la conversation, il n’a pas cessé de me dire qu’il rêvait d’une bière depuis le début de son voyage en avion et qu’il n’avait pas pu boire. Alors, il m’a invité à aller en boire une en guise de remerciement à son bar préféré dans notre ville et nous avons bien rigolé.

C'est l'heure de la bière ?

PS : je précise que je connaissais l’endroit et que j’ai évidemment écrit un message à une amie pour la prévenir où j’étais, au cas où… Les kidnappeurs pourraient réactualiser leur tactique et faire semblant de tousser dans le train (lol).

La morale de cette histoire serait d’observer les gens dans les trains, on ne sait jamais peut-être qu’ils vous offriront un verre (ou finiront en pls ?).

Mon histoire favorite

Pour ce qui est de mon histoire préférée, c’est celle de la femme de Neuchâtel. Il y a maintenant deux ans, j’étais à la fameuse «journée d’information» de l’Université de Neuchâtel (eh ouiii, j’avais d’ailleurs reçu un tupperware, ça m’a marquée). En rentrant, j’ai pris le train direction Yverdon où je devais faire un changement, mais ça ne s’est pas passé comme ça. En effet, dans le train, je n’avais rien à faire (j’étais au lycée-gymnase-collège, vous comprenez?) alors j’ai commencé à discuter avec une dame qui m’avait l’air sans occupation elle aussi. Elle a d’abord commencé à regarder ma pomme que j’avais posée sur la tablette du train (pleine de microbe, je sais, je n’aurais pas dû). Alors comme je n’y tenais pas, je la lui ai proposée. Et contre toute attente, elle a refusé.

Finalement, avec du recul, je me dis qu’elle avait sûrement dû lire l’histoire de Blanche-Neige à ses petits-enfants le soir d’avant (faites comme si c’était la seule excuse possible, svp). Passons… Malgré ma tentative infructueuse de commencer une conversation avec une personne en lui proposant de la nourriture (avec moi 100% c’est sûr que ça marche…*), elle a commencé à parler avec moi!

* si jamais tu veux être mon ou ma pote, je pose là que j’aime le chocolat noir.

Alors oui, évidemment, dans un transport public, le sujet est très souvent «vous allez où?». Elle allait à Lausanne, pour rejoindre une amie de vieille date chez qui elle devait aller en prenant le métro. Il se trouve qu’elle n’était pas du tout rassurée et m’a demandé si je pouvais l’aider. Moi, convertie en ange gardien (mais ne sachant pas situer le lac depuis une pizzeria à Neuchâtel) j’ai tenté de le lui expliquer. D’abord verbalement. Ensuite, j’ai sorti Google Maps. Puis, je lui ai fait un dessin sur une feuille que je lui ai donné pour se repérer. Je viens de penser que j’ai oublié de dire que la dame parlait mieux allemand que français, mais à cette époque, je revenais de dix mois à Basel-City-Gang donc ça ne me faisait pas peur.

Sauf que, je pense que ça ne l’a pas rassurée que je sois si nulle en géographie (et aussi en explication sur la géographie en allemand). Bref. J’avais souci qu’elle se perde alors je lui ai dit que je ferai un détour par Lausanne (de 1h37…)(je viens de réaliser que je suis franchement bête, c’est con, quelle idée). Heureusement, peu après cette décision, j’ai répondu à un message d’une amie qui était soit à Genève soit à Lausanne, alors je lui ai proposé un verre en croisant les doigts et j’ai eu la chance d’apprendre qu’elle était à Lausanne.

Finalement, je l’ai simplement accompagnée pile devant l’entrée de métro qu’elle devait prendre et la dame, très heureuse m’a dit, comment on dit…? Ah oui! Elle m’a dit:

«Gott schütze dich.»

(Cela veut dire «que Dieu te bénisse», en allemand).

Je ne sais pas si vous avez déjà entendu cette phrase dirigée personnellement pour vous, mais moi ça m’a fait tout bizarre.

Peu importe, j’ai eu mon verre par la suite et ça c’était chouette!

En conclusion, la morale de ces histoires est de ne pas hésiter à faire un pas vers les gens dans les transports publics. Évidemment, il y a des gens étranges partout, vous-même l’êtes pour quelqu’un, mais il arrive qu’on rencontre des gens qui ont la même essence, les mêmes rimes dans la tête, ou simplement qui ont passé le même style de journée que vous… Là, à ce moment, il y a de belles choses que l’on peut échanger. Et tout le monde sait que l’on vit pour partager.

Informations supplémentaires:

  1. Pour (parfois) payer moins cher tes tickets de transports (train – bus – tram – métro) en Suisse (nécessite la géolocalisation et la connexion internet):
  2. Pour des informations au sujet du trafic ferroviaire:
  3. Pour plus d’informations sur le manspreading:

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