Par Jérémie Koch
Avec en fond,
la douce mélodie des grillons.
Rêveur hagard
accoudé à la fenêtre d’une nuit d’été, le regard
enveloppé dans un voile de satin bleu, maculé d’étoiles, comme des lucioles.
Elles aussi, elles ne trouvent pas le sommeil,
occupées à veiller sur la terre pendant que le soleil,
fatigué d’irradier la ruelle et la campagne, est parti s’endormir derrière les champs de tournesols.
Juste repos pour un dur labeur
qui demain, après-demain, et inlassablement, recommencera de bonne heure.
Peut-être lui aussi, le soleil, rêve-t-il sous ce tableau céleste immense,
où tous les astres se relient, formant mille dessins imaginaires,
comme ceux qui se révèlent aux enfants dans les cahiers de vacances.
Que c’est beau une nuit d’été.
Tout s’assoupit et respire dans l’immensité.
L’herbe coupée, fraichement exhalée contre le soir, à l’heure où les derniers rayons caressent les herbages,
embaume désormais la ruelle d’une senteur sauvage,
se mêle à l’humidité du ruisseau, à la chaleur du pavé, qui paisiblement refroidit,
comme les braises d’un feu bientôt endormi.
Là-bas, quelque part au loin, tintent les cloches du bétail, accompagnées du crépitement de milliers de grillons,
berçant la campagne d’une douce chanson
que seules les étoiles, et moi, entendons.
Vient-elle de là-haut, cette mélodie ?
De ces lucioles rieuses qui, par mégarde, laissent tomber des notes lumineuses à l’oreille des êtres perdus dans la vie ?
Accoudé à la fenêtre d’une nuit d’été, le rêveur se réveille au passage d’une jeunesse insouciante,
dont les rires, lézardant les murs, emplissent l’air et l’enchante.
Quelle douce mélodie, aussi,
un rire envolé dans la nuit.
Crédit des deux premières photos: Guillaume Cannat
0 commentaires