Gregorio Bernasconi
Le 15 octobre dernier, l’Université de Neuchâtel a accueilli une conférence sur le projet «Notus», un spectacle de danse contemporaine mêlant art et science. Il sera présenté en février 2025 à Neuchâtel et en avril à La Chaux-de-Fonds.
Le 15 octobre dernier, l’Université de Neuchâtel a accueilli une conférence inspirante où Laure Kloetzer et Ramiro Tau, deux professeurs de psychologie, et Maxime Jeannerat, fondateur de la compagnie de danse «La Méthode», ont présenté «Notus», un projet artistique interdisciplinaire.
«Notus», c’est un spectacle de danse contemporaine élaboré par la compagnie «La Méthode» qui se base sur des théories de psychologie sociale et explore notre rapport aux autres, la tension entre l’individu et le social. «C’est l’envie de mettre l’art au service de la science qui a été à l’origine de cette création», explique Maxime Jeannerat qui, en plus d’être le fondateur de cette compagnie, est également danseur.
Inspiration philosophique et ancrage dans la psychologie sociale
Pour enrichir son approche, ce dernier a donc fait appel à Laure Kloetzer et Ramiro Tau, deux professeurs de psychologie à l’Université de Neuchâtel et Genève.
La collaboration a commencé par deux semaines d’échanges entre Maxime Jeannerat et les deux scientifiques, qui lui ont présenté l’œuvre de Mikhaïl Bakhtine, philosophe russe connu pour son concept du dialogisme qui explore les dynamiques de l’individu et du groupe.
Durant cette période d’apprentissage et d’exploration, les discussions se sont structurées autour de trois axes principaux: la conscience de soi, la tension entre l’individuel et le collectif et le contact dialogique. Ces réflexions ont donné naissance à trois «mindmaps»: «autrui en soi», «le rapport à autrui» et «mouvement de danse».
De la théorie à la scène
La seconde étape du projet a visé à donner vie à ces concepts. Accompagné de deux danseurs, Maxime Jeannerat a élaboré une chorégraphie où les danseurs illustrent ces tensions entre l’individu et le groupe.
Au fil de la danse, le groupe incarne le passage de l’individuel au social, revisitant ainsi plusieurs idées de Bakhtine notamment l’influence du contexte social sur chaque action.
«Les trois danseurs semble être des sujets solitaires, reconnaissables au départ comme trois entités indépendantes et dissociées. Mais les relations entre eux sont rapidement perçues. On commence à observer l’effet sur les autres de chacun des gestes effectués. Il semble que c’est la première aversion reconnue: de l’individuel au social», fait remarquer Maxime Jeannerat.
Premières représentations en février 2025
Après deux semaines de recherche et de répétitions intensives, l’équipe atteint l’étape de la «sortie de résidence». Ce moment-clé permet de présenter le spectacle dans une version avancée mais encore en cours d’ajustement. Ce temps d’échange avec le public permet aux artistes de recueillir des retours, de prendre conscience des forces et faiblesses de la performance, et d’ajuster leur œuvre en fonction des réactions et des interprétations du public.
Le projet « Notus » incarne donc la rencontre fertile entre art et science, où la danse contemporaine devient un moyen d’explorer et de questionner les rapports humains. Pour découvrir ce spectacle sous sa forme aboutie, «La Méthode» vous donne rendez-vous du 7 au 9 février ainsi que du 14 au 16 février à la maison du Concert à Neuchâtel. Mais aussi le 3 et 4 avril à l’ABC, à la Chaux-de-Fonds.
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