Par Salomé Vigneri Vílchez
Voilà maintenant une semaine que nous avons changé d’heure. Sans que nous nous en rendions compte, le temps est omniprésent dans nos vies. Interrogeons-nous sur cette notion parfois difficile à saisir.

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Commençons donc par un point étymologie :
En latin le mot « tempus » définit le temps subjectif ou de la conscience, c’est le temps que l’on mesure à l’intérieur de soi. Il est variable et il ne s’écoule pas uniformément.
En grec le mot « chronos » définit le temps objectif, c’est-à-dire le temps des horloges. Nous pouvons chronométrer ce temps car il s’écoule de manière uniforme. « Chronos » est le temps qu’affichent nos montres et qui rythme notre emploi du temps.
D’où nous vient la notion de temps telle que nous la connaissons ?
Les horloges ont été créées pour mesurer le temps, déterminer l’heure d’un rendez-vous ou organiser l’emploi du temps d’une société, comme par exemple l’école ou une entreprise. C’est l’humain qui a créé ce qu’on appelle le temps social qui nous permet d’organiser la vie en communauté. Actuellement il nous serait difficile, voire impossible de vivre sans la mesure du temps car elle représente un repère essentiel dans notre monde moderne.
La temporalité biologique
Tout être-humain est doté d’une horloge interne que l’on nomme le rythme circadien. Nous ne pouvons pas contrôler cette horloge interne, c’est notre corps qui la régule automatiquement. Nous avons deux systèmes d’horloge en nous.
La première est l’horloge de nos cellules, chacune d’entre elles possèdent son propre métronome qui la guide, elles vont s’adapter à leur environnement et suivre leur cycle naturel.
Notre deuxième horloge interne se situe dans le cerveau, dans la zone que l’on nomme « le noyau suprachiasmatique ». Cette zone est synchronisée avec la durée d’une journée sur Terre, grâce aux informations communiquées avec la lumière qu’elle reçoit directement dans la rétine. Les cellules ganglionnaires vont récolter ces informations pour renseigner le cerveau sur l’heure de la journée.

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Le temps psychologique
Il existe deux types de temps. Le subjectif et l’objectif. Le temps subjectif est le temps que chacun ressent en lui et le temps objectif est celui qu’on calcule avec les horloges, les montres…
Le temps psychologique représente notre comportement face à la temporalité. C’est donc une représentation du temps personnelle qui cette fois ne dépend pas de notre rythme biologique mais de nous et de nos émotions. Vous vous en êtes probablement déjà rendu compte, mais quand nous nous ennuyons ou que nous sommes tristes, le temps nous paraît long. Au contraire, quand nous sommes joyeux et que nous nous amusons, le temps paraît passer plus rapidement.
La conception du temps dans différentes cultures
Edward T. Hall nous donne une autre piste pour comprendre le temps : les cultures polychroniques et monochroniques.
En suisse et dans les cultures occidentales plus généralement, nous sommes dans une culture monochronique. Ce qui signifie que le temps est planifié et nous réalisons une seule tâche à la foi, pour optimiser au maximum notre temps. Une grande importance est accordée à la ponctualité.
Dans cette culture le passé, le présent et le futur sont délimités de manière très claire dans la conscience, c’est une conception linéaire du temps. Plus d’importance est accordée aux résultats obtenus qu’à la qualité des relations interpersonnelles.
Dans les cultures polychroniques comme l’Espagne, l’Amérique latine, l’Afrique… Le temps est vu comme malléable et flexible. Pour eux le temps n’est pas un élément concret, il s’adapte aux événements. Généralement les personnes issues de ces cultures sont moins organisées mais elles gèrent plusieurs tâches à la foi.
Les personnes polychroniques ont une vision circulaire du temps. Pour eux le temps n’est pas perdu ou gagné. La qualité des interactions entre les personnes est priorisée sur les résultats.
Source
Klein, É. (1995). Le temps. Évreux: Flammarion.
Saraga, D. (2024). À l’écoute de son horloge interne. Europa starpremière, 10.




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